Le fond de l’air effraie toujours

Jusqu’à 95% des citadins européens respirent un air trop pollué, principalement par les particules fines, relève l’Agence européenne pour l’environnement (AEE) qui se fonde sur les critères de l’Organisation mondiale de la santé, dans un rapport publié jeudi 20 septembre.
D’après les normes de qualité de l’air de l’Union européenne, moins strictes, près d’un tiers des habitants des villes sont concernés.
« En dépit de lois et d’un certain nombre de succès en matière de pollution de l’air, des populations en Europe respirent encore de l’air contenant des substances dangereuses », note l’AEE.
« La pollution atmosphérique réduit notre espérance de vie de près de deux ans dans les villes et les régions les plus polluées », souligne sa directrice, Jacqueline McGlade.
Le « risque sanitaire le plus grave » est lié à la concentration des particules fines, PM10, inférieures à 10 micromètres, majoritairement émises par la circulation en milieu urbain, mais aussi par le chauffage au bois, l’industrie et l’agriculture.
Elles peuvent être à l’origine de pathologies cardiaques et respiratoires, ou encore de cancers du poumon.
En 2010, selon l’AEE, 21% de la population urbaine a été exposée à des concentrations de PM10 supérieures aux valeurs limites journalières de l’UE. Pour les particules encore plus fines, les PM2,5 dont les valeurs limites annuelles sont moins sévères, ce chiffre s’élève à 30%.
Selon les niveaux de référence de l’OMS, ces chiffres sont de 81% et 95%. « Ce qui souligne l’urgence de réexaminer prochainement la législation en matière de qualité de l’air », note l’EAA, qui s’inquiète aussi des niveaux d’ozone ou de dioxyde d’azote.
Ce sont les centres urbains et industriels d’Europe centrale et orientale, mais aussi de l’est de la France ou du nord de l’Italie, qui sont les plus mauvais élèves.
L’OMS est plus sévère que l’UE en matière de particules fines car, explique-t-elle, « on n’a identifié aucun seuil sous lequel les PM n’auraient pas d’impact sur la santé ».
« Les valeurs recommandées doivent donc représenter un objectif acceptable et atteignable afin de minimiser les effets sur la santé tout en prenant en compte les contraintes locales, les capacités et les priorités en matière de santé publique », poursuit l’OMS.

Le 24 septembre 2012 par Valéry Laramée de Tannenberg

source : Journal Environnement


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