Les algues Sargasses
Les sargasses sont des algues brunes qui vivent en pleine mer, et sont représentées par deux espèces : les Sargassum fluitans et Sargassum natans.
D’où proviennent les algues sargasses ?
Les algues sargasses vivent en pleine mer et contrairement à la plupart des algues que l’on peut retrouver dans les Caraïbes, elles ne sont pas accrochées à une quelconque structure. Ces algues vivent dans les eaux tropicales et sont particulièrement présentes dans la « mer des sargasses » au large des côtes Est des Etats-Unis. Les amas d’algues sont régulièrement emportés par les courants et dispersés dans l’Océan Atlantique.
Pourtant l’hypothèse selon laquelle les Algues échouées sur les côtes Martiniquaises proviendraient de la mer des Sargasses n’a pas été vérifiée. Il est observé une nouvelle zone de recirculation située entre les côtes du Brésil et le golfe de Guinée.. Cette masse d’algues pourrait en effet se déplacer jusqu’aux Antilles.
Pourquoi a-t-on des échouements massifs sur nos côtes ?
Les causes des échouements massifs sont complexes et toujours en cours d’étude mais la responsabilité de l’action humaine est très probable. Des hypothèses se précisent :
– la hausse des concentrations en nutriments dans la zone intertropicale de l’Atlantique qui favoriserait la multiplication des algues
– le changement climatique qui influencerait les courants marins, facilitant le déplacement des sargasses vers nos côtes.
Effets sur la santé :
Les algues sargasses ne représentent pas de danger dans le cas d’un contact direct dans l’eau : elles ne sont ni allergènes ni venimeuses. Cependant, lorsque ces algues s’échouent le long des côtes, elles se dégradent et leur décomposition engendre l’apparition de deux gaz : l’hydrogène sulfuré (H2S) et l’ammoniac (NH3).
L’hydrogène sulfuré, dont l’odeur est souvent comparée à celle d’œufs pourris, est nauséabond et toxique. Il peut présenter des risques pour l’homme s’il est inhalé à fortes concentrations et/ou pendant une longue durée. Lors d’une exposition trop importante à l’hydrogène sulfuré, des symptômes apparaissent : maux de tête, vomissements, difficultés respiratoires, etc. Lors de l’apparition de ces symptômes, il est primordial de s’éloigner afin de ne pas aggraver ces derniers.
Retrouvez les recommandations sanitaires par l’ARS Martinique :
Suivi et surveillance
Depuis 2011, des échouages massifs d’algues dites Sargasses ont impacté les côtes de la Martinique. Quand elles se décomposent, ces algues produisent divers gaz aux propriétés irritantes dont principalement l’hydrogène sulfuré (H2S) et l’ammoniac (NH3 ).
Si jusqu’en 2011, les échouages survenaient selon un mode « saisonnier » cyclique, les observations faites en 2011 puis de la mi 2014 à fin 2015, ont mis en évidence des arrivages d’algues quasi ininterrompus et à fréquence variable.
Ces échouages sont susceptibles de provoquer des gênes et des effets sur la santé des populations en cas d’exposition à de fortes concentrations en gaz.
C’est dans ce contexte qu’un dispositif de capteurs permettant la surveillance en continu des émissions des gaz issus de la décomposition des sargasses a été mis en place par l’Agence Régionale de Santé (ARS) avec l’appui technique de Madininair, sur le littoral atlantique de la Martinique.
Cette surveillance en continu a pour objectif principal d’estimer le niveau d’exposition des populations. Les données obtenues doivent permettre de prévenir et de mieux gérer les effets sur la santé des populations dus aux émanations provenant des algues en putréfaction. Les données collectées quotidiennement par Madininair et transmises à l’ARS permettent :
– De disposer d’une meilleure connaissance des niveaux des polluants émis par la décomposition des algues,
– De renforcer les recommandations sanitaires pour la protection de la population notamment les populations sensibles et vulnérables,
– D’offrir aux autorités des informations régulièrement actualisées pour organiser au mieux les chantiers d’enlèvement et la mise en place de mesures spécifiques de protection des populations fragiles.
Le réseau de mesure repose sur des capteurs de type Cairpol en capacité de mesurer en continu l’H2S et le NH3. Les capteurs sont installés sur des sites définis par l’ARS, à proximité immédiate d’habitations et à 1,5 mètre du sol afin que la mesure soit représentative de l’exposition des populations demeurant sur le littoral. Les sites choisis sont des zones d’habitat dense fortement impactées par les échouages de Sargasses, des sites sensibles (par exemple crèche ou école à proximité de zones littorales régulièrement exposées) et des zones où le ramassage des algues s’avère difficile. Les capteurs peuvent, à la demande de l’ARS, être déplacés sur d’autres sites également impactés par des échouages massifs.
L’ensemble des résultats de mesure de ce réseau est disponible ici
Les recommandations et seuils H2S et NH3 du Haut Conseil Santé Public
Un réseau de mesure complémentaire
En complément du réseau de surveillance continue assuré par les dispositifs Cairpol, des appareils Draeger X-am 5000 peuvent être utilisés pour des mesures complémentaires en hydrogène sulfuré. Ces appareils peuvent, par exemple, être utilisés pour :
- évaluer l’exposition de la population aux émanations à diverses distances du littoral,
- baliser la dispersion du polluant à l’échelle d’une zone restreinte lors d’échougaes massifs
- effectuer des mesures complémentaires sur des sites sensibles, etc.