L’air européen toujours plombé par la pollution

L’Agence européenne de l’environnement (AEE) a publié, le 30 juillet, son dernier rapport annuel sur les émissions de polluants dans l’air en 2010. Bilan : 11 pays de l’Union européenne dépassent les 4 plafonds fixés par la convention LRTAP (long-range transboundary air pollution).

Comme chaque année, l’AEE s’est pliée à l’exercice de collecte et de synthèse des données transmises par les 27 Etats membres de l’UE, dans le cadre de la convention LRTAP qu’elle a ratifiée en 1982 (1). Avec ces nouveaux chiffres 2010, elle peut ainsi analyser 20 ans d’émissions de polluants dans l’air en Europe.

Sur les 11 pays les plus émetteurs, le rapport épingle particulièrement le Danemark et l’Espagne, qui dépassent trois plafonds concernant les oxydes d’azote (NOX), les composés organiques volatils non méthaniques (COVNM) et l’ammoniac (NH3).

L’Allemagne n’est pas en reste avec un dépassement pour les NOX et les COVNM, tandis que les seuils prévus pour les oxydes d’azote sont dépassés en Autriche, Belgique, France, Irlande, Luxembourg, Pays-Bas et Suède. La Finlande est quant à elle sortie des clous pour les émissions d’ammoniac.
En 20 ans, l’AEE relève que les oxydes de soufre (SOX) ont connu la plus forte régression (-82%), notamment grâce aux directives européennes limitant les émissions de soufre de certains combustibles liquides. Ces gaz, émis lors de la combustion de composants soufrés, provoquent en effet des dommages sur les écosystèmes aquatiques et les forêts.

Le monoxyde de carbone (CO), produit par la combustion de carburant, a été réduit de 62%, et les COVNM –issus du transport routier, de l’application de peinture et du nettoyage à sec- de plus de moitié (-56%).

Les oxydes d’azote (NOX), surtout émis par le transport routier et les activités industrielles, ont connu une baisse plus faible (-47%), notamment grâce à l’introduction du pot catalytique et des normes imposées à l’industrie.

Les émissions d’ammoniac (NH3), pour la plupart issues du secteur agricole, ont quant à elles baissé de 28% -essentiellement dans les années 1990- grâce à une meilleure gestion des engrais. Elles contribuent pourtant encore à l’eutrophisation et l’acidification des milieux aquatiques.

A côté de ces tendances à la baisse, l’AEE s’inquiète de la hausse, en 2010 par rapport à l’année précédente, des émissions de plusieurs métaux lourds et de polluants organiques persistants. Il s’agit principalement du plomb (+9,1%), du cadmium (+7,5%), de l’arsenic (+4,9%) et du chrome (+12,6%), liés aux secteurs industriels consommant des métaux.

(1) La convention LRTAP fixe des plafonds d’émission pour 2010 en ce qui concerne les NOX, les COVNM, les SOX et le NH3.Certains d’entre eux sont plus exigeants que les normes de la directive NEC sur les plafonds d’émission nationaux

Le 31 juillet 2012 par Stéphanie Senet

source : Journal Environnement


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