Surveillance H2S et NH3 à proximité des zones d’échouage des algues sargasses : résultats 2018
Face aux échouages massifs et répétés d’algues Sargasses sur le littoral atlantique de la Martinique, un réseau de mesures continues a été mis en place en 2015 par l’ARS et Madininair, avec le soutien de l’ADEME, la CTM et des collectivités de CAPNord et CAESM, pour surveiller l’hydrogène sulfuré H2S et l’ammoniac NH3 (gaz émis lors de la putréfaction des algues sargasses).
15 capteurs autonomes implantés sur le littoral atlantique en 2018
Ce réseau permet une communication quotidienne à destination des acteurs de la santé, des décideurs, des institutions et de la population, des quantités d’H2S et NH3 mesurées dans l’environnement proche des zones d’échouage. Ces données participent à la veille sanitaire et aident les autorités compétentes à la gestion du phénomène (priorisation des enlèvements des algues, mise en oeuvre d’éventuelles mesures spécifiques de protection des populations...).
En 2018, le réseau se compose de 15 capteurs autonomes. Seize sites ont été couverts par la mesure fixe durant l’année, dont 14 simultanément. Les sites ont été définis par l’ARS suivant différents critères d’implantation : densité de la population potentiellement exposée, sensibilité des populations potentiellement exposées (écoles, crèches, ...), plaintes recensées, distance au rivage, difficulté de ramassage des algues...
Des dépassements des seuils sanitaires constatés
En 2018, le réseau de surveillance de l’hydrogène sulfuré et de l’ammoniac implanté sur le littoral atlantique a permis la publication d’un communiqué journalier des mesures de ces 2 gaz sur les sites de l’ARS et de Madininair.
Les résultats issus de ce réseau sur la période de janvier à décembre 2018 montrent des concentrations supérieures à 1 ppm/h sur 13 sites, soit au total 10280 dépassements de ce seuil d’alerte horaire. Ces dépassements horaires ont donné lieu à une information rapide de Madininair au comité de gestion préfectoral, par l’intermédiaire de l’ARS.
Par ailleurs, lors des échouages massifs survenus de mars à octobre 2018, le seuil journalier de 1ppm a été dépassé 536 fois sur 10 sites et le seuil journalier de 5 ppm a été dépassé 6 fois sur les sites de Frégate EST 2 au François et Château Paille au Vauclin. Le dépassement de 5 ppm a entraîné un renforcement de l’information à la population (notamment par le déplacement des agents de l’ARS chez les habitants) et la mise en place de mesures complémentaires d’H2S, par l’intermédiaire de capteurs mobiles, dans les quartiers les plus touchés ou sur les zones non couvertes par le réseau fixe (plus d’infos sur http://www.madininair.fr/Mesures-complementaires).
Une surveillance renforcée en 2019
En 2019, la surveillance se poursuit et se renforce avec 8 capteurs supplémentaires (4 mobiles et 4 fixes). Les mesures issues du réseau fixe continueront de renseigner les acteurs locaux et la population sur les risques sanitaires. En cas d’épisodes majeurs, le réseau mobile sera déployé sur les zones non couvertes par le réseau fixe ou pour renforcer la surveillance dans les zones les plus touchées. Ce dispositif permet ainsi : une information quotidienne et personnalisée aux divers acteurs, une aide à la décision pour la priorisation des zones de ramassages et un accompagnement sanitaire des personnes les plus impactées par ce phénomène.