Madininair lance une étude approfondie sur les composés chimiques émis par la décomposition des sargasses
En réponse aux préoccupations croissantes liées à la pollution de l’air dans les zones littorales touchées par les échouements d’algues sargasses en Martinique, Madininair a lancé une étude approfondie et innovante sur les composés chimiques pouvant être émis par la décomposition de ces algues. Réalisée en partenariat avec le Centre d’Enseignement, de Recherche et d’Innovation Énergie Environnement (CERI EE) d’IMT Nord Europe et avec le soutien financier de l’ARS Martinique, cette étude vise à identifier un éventail élargi de composés chimiques présents dans l’air aux abords des échouements de sargasses.
Objectifs de l’étude
Jusqu’à présent, les mesures autour des zones d’échouement de sargasses se concentraient principalement sur l’hydrogène sulfuré (H2S) et l’ammoniac (NH3). Cette nouvelle étude va plus loin en analysant plusieurs familles de composés chimiques :
- Hydrocarbures volatils et semi-volatils : composés organiques volatils (COV) incluant des terpènes et des composés soufrés,
- Métaux lourds et métalloïdes : particules métalliques provenant de la dégradation des algues,
- Composés carbonylés : aldéhydes et cétones,
- Composés soufrés réduits : mercaptans et sulfures, spécifiquement ciblés pour leur impact olfactif,
- Matière organique particulaire (EC/OC) : carbone élémentaire et carbone suie.
L’inclusion de ces familles de composés permet une vision plus complète des émissions issues de la décomposition des sargasses et ouvre la voie à une évaluation plus précise de leurs impacts potentiels sur la santé publique et l’environnement.
Méthodologie
Les équipes de Madininair ont effectué des prélèvements intensifs pendant deux semaines sur deux sites particulièrement impactés par les échouements : Baie Cayol et Pointe Faula. Les équipements mobilisés comprennent des canisters pour les COV, des tubes pour les composés carbonylés et aminés, ainsi que des préleveurs à haut débit pour les métaux lourds et la matière organique particulaire.
Une étude aux enjeux environnementaux et sanitaires
Les résultats de cette étude permettront de déterminer les composés prioritaires pour une surveillance continue, offrant une base solide pour les recherches futures. En caractérisant mieux les polluants retrouvés à proximité des zones d’échouement de sargasses, ce projet marque une étape cruciale pour la protection des populations riveraines et des écosystèmes marins. Il s’inscrit dans une démarche coordonnée par Santé Publique France, visant à protéger les populations contre les risques sanitaires liés aux émissions de ces algues.
Les conclusions de cette étude seront partagées par Madininair et ses partenaires, au cours du premier trimestre 2025.