Retour sur le nuage de poussière saharienne historique qui a balayé la Martinique fin juin
C’est une brume de sable saharien exceptionnelle qui a touché la Caraïbe, et plus spécifiquement la Martinique la semaine dernière. Un immense nuage de poussière désertique, transporté par les vents, a en effet fait suffoquer toute la région.
En Martinique, la qualité de l’air a commencé à nettement se dégrader le 19 juin. Ce jour là, Madininair a enregistré une concentration maximale journalière de 171 microgrammes par mètre cube sur l’une de ses stations de mesure. Une procédure d’alerte rouge pour pollution de l’air aux particules fines a évidemment été activée ce jour. Cette procédure d’alerte a été maintenue jusqu’au 24 juin (le passage d’une onde tropicale ayant permis le 25 juin, de faire baisser temporairement les concentrations en particules fines dans l’air) avant d’être réactivée du 26 juin jusqu’au 30 juin 2020.
Au cours de cet épisode de pollution, Madininair a enregistré les plus hautes concentrations journalières en particules fines en 20 ans de mesure : 274 ug/m3/24h le 22 juin ; 195 ug/m3/24h le 21 juin ; 188 ug/m3/24h le 23 juin ; 182 ug/m3/24h le 27 juin (rappelons, à titre de comparaison, que le seuil d’alerte pour les particules fines est à 80 ug/m3/24h) La précédente concentration maximale journalière enregistrée datait du 20/09/2018 et s’élevait à 189 ug/m3/24h.
Les concentrations inédites mesurées en particules fines ainsi que les nombreuses photos prises en Martinique et qui ont largement circulé sur les réseaux sociaux, attestent de la densité de cet épisode brumeux. Un brouillard, telle une chape opaque, a été observé sur tout le territoire.
Les scientifiques et météorologues de toute la zone Caraïbe ont suivi le déplacement de ce nuage géant grâce à aux imageries satellites. Du fait de sa taille, ils ont baptisé cet énorme amas de poussière "Godzilla". Qu’une "brume de sable" traverse ainsi l’Atlantique sur des milliers de kilomètres, poussée par les alizés, est un événement "classique" mais tous les experts s’accordent à dire que cette "brume de sable" est la plus importante en la matière de ces 50 dernières années.
crédits photo : Jean-Marc Etifier, juin 2020